(Agence Ecofin) - L'action du groupe Lafarge Africa qui est spécialisé sur la production et la commercialisation des matériaux de construction, chute depuis le 7 novembre 2016 sur le Nigerian Stock Exchange. Il a de nouveau perdu 8% mardi 15 novembre terminant à 44 nairas. Cela représente une baisse quotidienne de 3% sur les 7 derniers jours et un recul de 54% depuis le début de l'année en cours.
Le titre avait bondit de 10% le 4 novembre, après l'annonce des résultats financiers de l'entreprise, pour la période couvrant le troisième trimestre et les 9 premiers mois de l'année. Dans cette publication, il ressortait surtout que Lafarge est parvenue à réduire son endettement libellé en devises, le portant de 595 millions $ à seulement 102 millions $.
Pour y parvenir, l'entreprise a converti 493 millions $ dus à certains de ses actionnaires en nouvelles actions. En vertu de cet arrangement Lafarge Africa pourra désormais rembourser cette dette à sa discrétion. Le management de l'entreprise a aussi expliqué que les actions issues de cette structuration ne se dilueront pas dans les actions normales, mais seront inscrites dans la catégorie des revenus non distribués.
Malgré cette évolution, les investisseurs semblent concernés par la capacité du groupe a générer de la croissance au terme de l'exercice 2016. Son chiffre d'affaires du troisième trimestre (54 milliards de nairas) s'est affiché en repli de 15%, comparé à celui de la même période en 2015. La hausse de 19% des revenus générés en Afrique du sud (23 milliards de nairas) a été neutralisée par la baisse de 23 % des revenus sur son marché nigérian (29,5 milliards de nairas).
Dans un environnement économique morose au Nigéria, des experts du secteur de la construction s'attendent à une nouvelle contraction des volumes de ciments achetés. Et à cela, il faut ajouter la rude concurrence qu'impose Dangote Cement, le plus important acteur du secteur au Nigéria.
Le groupe Lafarge Africa peut cependant compter sur une hausse de ses revenus en provenance de l'Afrique du sud, en raison de la dévaluation du naira. Par ailleurs 2017 devrait être marquée par une hausse des prix du ciment, toute chose qui se traduirait par une amélioration du chiffre d’affaires. Par ailleurs le fait d'avoir réduit son endettement extérieur le soumet à moins de volatilité et le positionne, selon les analystes, pour une amélioration de sa valorisation boursière sur le court terme.
Idriss Linge
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