(Agence Ecofin) - La semaine boursière s'achevant le 12 décembre 2014 a été une épreuve supplémentaire pour le Nigerian Stock Exchange, le marché financier du Nigéria basé à Lagos, où 68 entreprises ont terminé la semaine dans le rouge soit encore moins bien que la semaine précédente, où49 société cotées sur ce marché avaient plongé.
Dans le trio des gros perdants, on retrouve Transnational Corporation Nigeria plc (-23,56%) en tête, suivie de Nigeria Breweries, la filiale du groupe Heinneken, dont la valeur de l'action a reculé de 22,4%, et Mansard Insurance (récemment acquise par le groupe d'assurance français Axa) et dont l'action a chuté de 22% terminant à 2,9 shillings l'unité.
Le marché financier nigérian affiche désormais la pire des performances des places financières africaines en 2014, avec un recul global de 24,7% affiché sur la période de référence. Cette situation s'explique par les désinvestissements massifs que connait le marché, notamment de la part des investisseurs étrangers.
Il faut dire que le NSE a été secoué depuis le début de l'année par plusieurs facteurs extérieurs d'ampleur importante. Le premier est sécuritaire, avec une année marquée par de fréquentes attaques du groupe Boko Haram, qui finalement ont plombé la stabilité dans le nord-est du pays, constituant ainsi un défi pour les industries de la grande distribution, et même pour les banques.
Le dernier trimestre de l'année a été frappé par la baisse des cours du pétrole qui alimente encore l'essentiel des réserves de change du pays. Conséquence, le naira déjà affaibli, a perdu encore plus de la valeur, faisant craindre des charges financières plus importante pour les investisseurs, qui ont préféré se retirer pendant qu'il est encore temps. Enfin la perspective des élections générales, dont une présidentielle tendue, rend les investisseurs assez prudents, surtout qu'en Afrique subsaharienne, il est encore difficile de prévoir comment les choses finissent en politique.
Un refuge devrait être trouvé sur les obligations du trésor dont les rendements sont assez fixes, permettant de passer en toute tranquillité la période de turbulence. Mais de ce côté, le défi est que le volume des bons du trésor reste assez faible et les banques pourraient ainsi opter pour les prêts interbancaires beaucoup plus rémunérateurs en ces période difficiles
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.