(Agence Ecofin) - Selon le dernier indice sur les introductions en Bourse (IPO) transfrontalières du cabinet d’avocats d’affaires Baker & McKenzie, il n'y a pas eu d'offres publiques transfrontalières d'entreprises africaines, au cours des six premiers mois de cette année ; une première depuis cinq ans.
Selon les chiffres publiés par le cabinet, il y a eu, en 2016, une introduction en bourse transfrontalière sur le continent pour un montant de 130 millions $, tandis qu’en 2015, il y en avait eu quatre, pour un montant cumulé évalué à quelque 825 millions $.
Cette tendance à la baisse d’année en année, s’explique en grande partie par le climat des affaires sur le continent marqué par l'instabilité politique et économique, les incertitudes sur le plan géopolitique qui continuent d’entraver les investissements intra-africains.
Le rapport montre également que cinq entreprises en Afrique ont levé un total de 512 millions $ sur les places locales, depuis le début de l’année, comparativement aux huit entreprises qui ont mobilisé plus de 492 millions $, au premier semestre 2016. Ainsi, trois des cinq entreprises ayant ouvert leurs fonds propres au grand public au premier semestre 2017, sont sud-africaines, tandis que les deux autres sont égyptienne et tanzanienne.
L'opération la plus importante de la période sous revue a été celle de Vodacom Tanzania Ltd., qui a permis à la société de télécommunications d’augmenter ses capitaux propres de 213 millions de dollars.
Bien que le Kenya passe par des élections, cette année, le cabinet table sur un rebond de l’activité dans la région. L'opération de Vodacom Tanzania témoigne d’une certaine tendance future en Afrique de l'Est, ce qui semble intéressant, en ce qui concerne la possibilité de futures introductions en bourse.
Le plus grand IPO d'une entreprise sud-africaine provient de Sea Harvest Holdings Ltd., une firme présente dans l’industrie de la pêche, qui a réussi à lever 149 millions de dollars, annonçant son retour sur la JSE, après son retrait, il y a 17 ans. Quelques semaines plus tôt, Premier Fishing avait fait ses débuts sur la place boursière sud-africaine à travers une opération qui lui a permis augmenter son capital de 41 millions $. La troisième introduction sud-africaine était la cotation du fonds de private equity Long4Life Ltd, en avril. Ces trois IPO locaux estimés à un peu plus de 250 millions $ représentent l’augmentation de capitaux la plus élevée pour les entreprises sud-africaines au cours d’un premier semestre, depuis 2012.
Globalement, les opérations d’introduction en bourse ont rebondi au premier semestre 2017, par rapport à la même période l'an dernier, indiquant que les fondamentaux économiques sur les principaux marchés tels que l'Union européenne et les Etats-Unis se sont stabilisés et que certaines incertitudes politiques ont été écartées.
La valeur de l'émission a augmenté de 76% à 89 milliards $ et le volume des opérations est ressorti avec 728 transactions, en hausse de 53%, par rapport au premier semestre de l'année dernière.
Cependant, l'indice IPO transfrontalier a chuté à 12,6, reflétant le faible niveau des augmentations en capital provenant des introductions transfrontalières qui ne représentaient qu’à peine 14% de la valeur des capitaux propres mondiaux levés. Ce niveau reste le plus bas depuis le premier semestre de 2012.
Fiacre E. Kakpo
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