(Agence Ecofin) - L’espace économique de la CEMAC voit cohabiter depuis 10 ans deux marchés financiers concurrents (BVMAC et DSX) qui ne sont pas au mieux de leur forme malgré des placements obligataires réussis.
Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC), siège Libreville (Gabon)
Lors de son dernier conseil du 8 septembre 2011, la COSUMAF autorité de régulation du marché financier dans la zone CEMAC, dresse un bilan sévère du fonctionnement de la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) instituée par les chefs d’Etat de la CEMAC : « Malgré la dynamique de son compartiment obligataire avec 270 milliards CFA de fonds levés au service des économies de la CEMAC » la BVMAC « présente une situation financière déséquilibrée» a déploré la COSUMAF. Ce constat a été confirmé lors de l'Assemblée générale de la BVMAC du 29 août 2011, qui préconise de « continuer l'activité de la BVMAC en procédant à une augmentation de capital de 3 milliards CFA ».
En plus des problèmes financiers, une valse permanente de directeurs généraux remplacés tous les 18 mois empêche toute stabilité institutionnelle à même de fixer un cap stratégique et de « favoriser l'impulsion d'une dynamique nouvelle à la bourse régionale ».
Douala Stock Exchange (DSX), siège Douala (Cameroun)
En raison du poids économique du Cameroun dans la CEMAC, les autorités camerounaises ont créé le Douala Stock Exchange (DSX) en réaction au choix de Libreville pour accueillir la bourse sous régionale.
La structure capitalistique du DSX, une SA contrôlée par les banques commerciales à 63%, l’Etat camerounais à hauteur de 23% et les compagnies d’assurances à 13%, semble expliquer la plus grande stabilité de gouvernance de l’opérateur boursier camerounais avec Pierre Ekoulé Mouangué comme directeur général depuis 2005.
Plusieurs opérations d’emprunts obligataires, comme celles de la SFI (20 milliards CFA sur les deux bourses), de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC 5,5% Net 2010-2017 de 30 milliards CFA sur les deux bourses) et de l’Etat camerounais (200 milliards CFA en 2010), ont été conclues sur ce marché.
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