(Agence Ecofin) - Selon une étude d’Ernst & Young, les dépense IT des banques ont augmenté ces dernières années et imposent de nouveaux défis en terme de choix de système central et de modèle de sourcing. Sont en cause notamment, l’augmentation des réglementations et des exigences relatives aux risques, ainsi que le manque de ressources IT poussant les banques à l’outsourcing.
Entre 2006 et 2011, les coûts IT sont passés de 8,8% à 10,5% des dépenses totales des banques, selon une étude de Deutsche Bank. En Suisse, Itopia estimait ces coûts entre 16% et 23%, un pourcentage très élevé en comparaison internationale.
Ernst & Young corrobore ces résultats et se penche sur les raisons de ces hausses de coûts. Le cabinet s’est basé sur les données de 24 banques privées, avec une fortune sous gestion comprise entre 1 et 100 milliards de francs suisses.
L’étude distingue les facteurs externes et internes susceptibles d’influencer les budgets IT des banques. Parmi les facteurs externes, la taille de la banque joue un rôle, notamment en raison de l’échelle de gestion et de la diversité des prestations offertes. Les grandes banques, de même que celles qui disposent d’une offre plus diversifiée, ont en général des dépenses relatives au bénéfice moins élevées que les autres banques. Le modèle économique, ainsi que les nouvelles exigences réglementaires, telle que la loi FATCA, constituent également des facteurs externes déterminants de hausse des coûts.
Parmi les facteurs internes, l’outsourcing ne réduit pas sensiblement les coûts, contrairement à ce que l’on pourrait croire. L’étude indique, au contraire, que les systèmes centraux bancaires développés maison représentent de moindres coûts par rapport aux bénéfices d’un établissement. Lorsqu’elles ne développent pas elles-mêmes leurs solutions, les banques peuvent opter pour des produits standards, individualisées ou non. Or, selon l’étude, les solutions individualisées coûtent plus cher que les standardisées, mais sont aussi plus avantageuses en termes de coûts d’intégration et d’adaptation que les solutions standards, qui accentuent les dépenses.
Pourtant, près de la moitié des petites banques utilisent des solutions standard, notamment en raison de ressources de développement IT limitées. Il en est de même pour les banques moyennes, et ce sont en principe les grandes banques qui privilégient les solutions les plus avantageuses en termes de rendement. Pour ces dernières, en effet, les solutions standards et maisons atteignant quasi le même niveau de coûts d’exploitation.
Les systèmes gérés à l’interne ne se révèlent pas non plus plus coûteux en termes de charges d’exploitation que ceux confiés à un tiers, ajoute Ernst & Young. Contrairement à toute attente, les modèles les moins attractifs sont ceux où l’IT et tout les processus de backoffice (Business Process Outsourcing, BPO) sont externalisés.
La taille de la banque joue également un rôle déterminant lorsqu’il s’agit de sourcing. L’outsourcing représente pour les petites banques la solution la moins rentable, bien qu’elle soit un choix logique lorsque les moyens internes viennent à manquer. Les établissements de taille moyenne s’en sortent aussi mieux avec les solutions BPO qu’avec des systèmes internes. Par contre, les grandes banques évitent en majorité de sous-traiter leur IT et processus backoffice. Et celles qui le font n’enregistrent pas de gains significatifs en matière de coûts informatiques.
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