(Agence Ecofin) - Le président de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB), Jin Liqun (photo), a annoncé, le 22 novembre, que son institution va commencer «dans un proche avenir» à financer des projets en Afrique.
«Nous nous attendons à entamer nos activités en Afrique dans un avenir proche et à coopérer sur continent avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI)», a-t-il déclaré en marge de la célébration du 50e anniversaire de l’ONUDI.
Lancée en juin 2015 à l’initiative de la Chine, l'AIIB compte 57 membres fondateurs parmi lesquels figurent une vingtaine de pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Elle vise à financer des projets d'infrastructures en Asie, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad.
La Banque a approuvé à ce jour six prêts d'une valeur globale de 829 millions de dollars pour des projets routiers et énergétiques dans des pays asiatiques tels que le Bangladesh, l'Indonésie et le Tadjikistan.
M. Jin a cependant indiqué que la banque entend désormais répondre favorablement aux demandes de prêt émanant de tous ses pays membres. «La lettre A qui figure dans la dénomination de d l’AIIB peut désigner l'Asie, l'Afrique ou l'Amérique. Les noms de ces continents commencent tous par A et cela signifie que la banque est pour tous», a-t-il dit.
L'Egypte et l'Afrique du Sud sont à ce jour les seuls membres africains de l'AIIB, mais l'Algérie, la Libye, le Nigeria, le Sénégal et le Soudan devraient rejoindre la banque début 2017.
L’attachement de Pékin à mettre en place cette institution de financement multilatéral reflète sa frustration devant la domination américaine sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux déjà existants, notamment la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement.
Les Etats-Unis ont appelé récemment les pays souhaitant rejoindre l’AIIB à patienter jusqu’à ce que cette institution fasse preuve d’un respect des normes de gouvernance et des standards environnementaux et sociaux. Mais cet appel n’a pas été pris en considération par de nombreux pays à travers le monde.
Washington soupçonne Pékin de vouloir utiliser ce banque pour favoriser ses entreprises et servir ses propres intérêts géopolitiques. La Chine détient en effet 30 % du capital de l’institution et 26 % des droits de vote, alors que l’Inde, deuxième actionnaire, vient très loin derrière avec 8,4 %.
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