(Agence Ecofin) - La Banque centrale ougandaise a signé des accords de principe, avec les filiales de groupes bancaires panafricains présentes sur son marché, afin d'anticiper sur les éventuels risques qui pourraient éventuellement survenir dans le cadre de leurs activités en Ouganda. Le terme des accords porte essentiellement sur l’échange d’informations en continue et la surveillance concertée.
Si les banques panafricaines, selon les rapports de supervision de la Bank of Uganda, ne présentent pas nécessairement un risque pour la solidité du secteur bancaire de ce pays, les autorités locales prennent au sérieux, le fait qu'elles présentent des risques inhérents à leurs liens avec des groupes bancaires plus larges, qui peuvent avoir un impact sur la performance des filiales locales.
Il existe pourtant une collaboration étroite avec le superviseur du pays de domicile de la holding bancaire panafricaine, dès le processus d'octroi de licences et, de manière continue, lorsque survient un risque d'instabilité touchant ces dernières. Mais les arguments développés par le Fonds Monétaire International depuis 2015 sur le risque systémique des banques panafricaines semblent avoir trouvé écho ici.
Au mois de février 2017 dernier, Mme Christine Lagarde directrice générale du FMI revenait encore sur ces risques lors d'une rencontre à l'Île Maurice, offrant les services de son institution, pour accompagner les superviseurs bancaire africains dans la mise en place de processus efficaces.
« Depuis la crise financière mondiale, les banques et autres institutions panafricaines sont devenues des pièces importantes du paysage financier continental. Elles constituent une preuve supplémentaire de l’évolution dynamique de la région... », avait fait remarquer Mme Lagarde. « Partout dans le monde, ces progrès confrontent les banques centrales et les autorités de contrôle bancaire à de nouveaux défis...Heureusement, vous n’êtes pas livrés à vous-mêmes. Le FMI ainsi que d’autres organes sont conscients des défis auxquels vous êtes confrontés et sont déterminés à mettre leur expérience mondiale à votre service », avait-elle ajouté.
On retrouve en Ouganda une constellation de filiales de près de neuf grands groupes bancaires panafricains, dont les plus importants que sont Bank of Africa, United Bank for Africa, Standard Bank, Barclays Bank Kenya Commercial Bank et aussi Ecobank.
Ce pays d’Afrique de l’est n'est pas seul à faire face à ce type de complexités.
Selon des données collectées par l'Agence Ecofin, près de 10 banques africaines sont désormais implantées dans au moins dix pays de la région et l’une d’entre elles (Ecobank) est présente dans plus de 30 pays. Un pays (Maroc) a plus récemment lancé son offensive dans sur le continent, rejoignant l'Afrique du sud sur ce terrain.
Pour de nombreux experts, cette expansion donne inévitablement lieu à des complexités grandissantes de régulation, au regard de la diversité des régimes de supervisions bancaires entre des pays qui, eux mêmes, se trouvent à des stades différents de leur développement financier.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »