(Agence Ecofin) - Citi Group ne fera pas face à la justice sud-africaine dans l'affaire des trucages des taux de change sur le Rand. Le groupe financier américain et le régulateur de la concurrence en Afrique du sud, sont tombés d'accord pour une amende forfaitaire, de 69,5 millions de Rands (5,25 millions $).
Citi qui a 30 jours pour s'exécuter, risquait de payer jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires sud-africain en titre d'amende, si l'affaire avait été portée devant la justice.
Pretoria reproche à certains établissements bancaires d'avoir mis en place une organisation pour truquer les prix du rand et l'attribution des marchés impliquant la monnaie sud-africaine. « Citi se félicite que la question ait été réglée. Nous continuerons à nous appuyer sur les changements que nous avons déjà apportés à nos systèmes, contrôles et processus de surveillance », a commenté Citi Group sur cette question.
Barclays Africa est l'autre banque qui a bénéficié de la clémence des autorités sud-africaines. Son rôle de lanceur d'alerte lui a valu d’obtenir une certaine immunité dans cette affaire.
Au total ce sont 17 banques qui se sont retrouvées dans le box des accusés dans cette gigantesque escroquerie. Parmi elle, on retrouve Bank of America Merrill Lynch, HSBC Holdings Plc, BNP Paribas SA, Crédit Suisse Group AG, JP Morgan Chase & Co ou encore Nomura Holdings.
Quelques commentateurs sud-africains ne sont pas satisfaits de ces arrangements et espèrent voir la justice se montrer exemplaire envers tous les autres qui n'ont pas collaboré. La Compétition Commission dit avoir utilisé les méthodes de la justice pour définir l'amende arrangée avec Citi.
Très peu de choses sont dites cependant sur le rôle de facilitation de la plateforme de trading de Reuters et le terminal professionnel de Bloomberg. Ces instruments ont été utilisés par ces banques pour commettre leurs forfaits. Or ils sont difficilement accessibles au grand public, principale victime de cette manipulation des taux de change.
Idriss Linge
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