(Agence Ecofin) - La Suisse veut devenir d'ici 2015 un leader mondial de la finance durable. Deux associations à Genève et Zurich ont lancé lundi six propositions destinées à renforcer la place financière suisse en développant ce nouveau marché.
Eriger la durabilité au centre de la place financière suisse est un atout pour l'avenir en termes de positionnement, d'attractivité et de compétitivité au niveau international, affirment dans un communiqué les deux associations Sustainable Finance Geneva (SFG, photo) et The Sustainability Forum Zurich (TSF).
Elles ont uni leurs forces avec PricewaterhouseCoopers (PwC) pour publier un livre blanc, basé sur des recherches approfondies ainsi que 30 entretiens de leaders économiques et politiques en Suisse.
Directrice de SFG, Anne-Marie Kortmoeller explique que « favoriser les modèles d'affaires pérennes comme la finance durable est dans l'ADN de la Suisse et soutiendra la croissance du marché ». Il faut miser sur l'innovation, faute de secret bancaire.
Le livre blanc « La voie vers la place financière suisse durable » propose la création d'une structure de fonds de placement durables, obéissant à des critères comme un minimum de 75% des actifs investis dans des stratégies à dimension sociale ou environnementale, une obligation de transparence et une mesure périodique de la performance.
Les deux associations proposent également de développer un mécanisme d'incitation fiscale, encourageant la mobilisation de capitaux privés et institutionnels. Une plate-forme de courtage serait mise en place afin que les investisseurs aient la possibilité de diffuser leurs appels d'offres pour des mandats ISR (Investissement Socialement Responsable).
La Suisse dispose en outre des meilleurs atouts pour créer une bourse de cotation des entreprises sociales à l'instar des initiatives qui ont déjà vu le jour aux Etats-Unis, à Singapour ou en Afrique du Sud. Un « Swiss Social Stock Exchange » (3SX) permettrait aux entreprises sociales internationales d'obtenir une cotation.
La cinquième proposition consiste à rejoindre l'initiative « The Sustainable Stock Exchanges (SSE) », lancée par l'ONU en 2009. Elle vise à promouvoir le contrôle extra-financier de type environnemental, social et de gouvernance (ESG) des entreprises.
Enfin, les deux associations proposent d'élaborer une formation appelée SSIC (Swiss Sustainable Investment Certification). Angela de Wolff, co-fondatrice de SFG, est « convaincue que la Suisse a les moyens de créer un avantage concurrentiel grâce à son engagement solidement ancré envers le développement durable ».
« La fenêtre d'opportunité est grande ouverte et il est temps d'agir », a-t-elle ajouté. Pour le directeur général de TSF, Thomas Streiff, il faut « garantir une place de choix à la Suisse sur ce marché en pleine croissance en combinant l'expertise et les compétences de Genève et Zurich afin de rester compétitifs et innovants ».
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