(Agence Ecofin) - Atlas Mara, la firme d'investissement britanique qui s'illustre ces dernières années par l'acquisition d'actifs bancaires en Afrique, a annoncé pour le deuxième trimestre 2016, un bénéfice net de 8 millions $. Cette performance a été soutenue par la hausse de 42,2%, de ses revenus autres que les intérêts et assimilés. Sur la période de référence, ils ont été de 40,1 millions $, contre 28,2 millions $ au cours du premier trimestre de l'année en cours.
En conséquence, les six premiers mois de l'année qui avaient débuté sur une perte de 6,7 millions $ au 31 mars 2016, se sont achevés sur un résultat net positif de 1,2 millions $. Toutefois, cela constitue une contre-performance, comparé au premier semestre 2015, au cours duquel s’était dégagé un bénéfice net de 4,2 millions $. « Le repli des monnaies africaines, un contexte macroéconomique pire, et la difficulté d'accéder aux liquidités, ont contribué à la réalisation d'un résultat net de la période, plus faible d'une année à l'autre », a expliqué le groupe.
Pris globalement, les différentes opérations de ce dernier lui ont permis de dégager des revenus nets d'intérêt en hausse de 4,2%. Cela est principalement attribué à la baisse des charges d'intérêts sur tous ses marchés d'exploitation, à l'exception de la Tanzanie. Les revenus autres que les intérêts ont pour leur part, connu une progression exceptionnelle de 66,3%, davantage attribuable à l'effet de la dévaluation du naira, intervenue au mois de juin et qui a permis des gains d'opportunité estimés à près de 15 millions $.
Mais au final, la hausse de 15% des revenus du premier semestre d'Atlas Mara à 113 millions $ a été fortement diluée par une progression de 39,1% de ses charges globales à près de 115 millions $. Dans ces conditions, pour chaque 100 $ gagnés, la holding a dû dépenser 101,7 $. Elle devra aussi continuer de suivre les différents environnements macroéconomiques de ses filiales, qui sont encore marqués par la baisse des revenus en devises qui impactent sur leurs monnaies et leurs performances économiques globales.
La holding prévoit ainsi de réduire ses coûts et annonce une réduction de ses effectifs. Une annonce qui n'a pas suffi à calmer les investisseurs du London Stock Exchange où elle est cotée. La valeur de son action y a reculé ce mercredi 24 août 2016 de 3,5%. Elle poursuit un plongeon qui depuis l'introduction en bourse de la holding, représente désormais une perte de 72%.
Ses dirigeants restent constants sur leur stratégie et les objectifs de création de valeurs qu'ils se sont fixés. Un résultat qui, selon eux, sera atteint grâce à de nouvelles acquisitions et l'amélioration des conditions économiques.
Idriss Linge
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