(Agence Ecofin) - Quatre administrateurs exécutifs d’Ecobank ont demandé le départ de l’actuel directeur général Thierry Tanoh afin de résoudre la crise gouvernance ouverte que groupe bancaire panafricain depuis juillet 2013, rapporte l’agence Reuters le 16 février.
Albert Essien (directeur général adjoint en charge du Corporate et de l’Investment Banking), Evelyne Tall (directrice des opérations), Patrick Akinwuntan, (directeur de la banque de détail) et Eddy Ogbogu (directeur du pôle technologie) ont demandé la démission de Thierry Tanoh dans un e-mail co-signé envoyé le 11 février à André Siaka, qui préside par intérim le conseil d'administration d'Ecobank.
«Nous avons contribué à la construction de la banque et souhaitons la voir réussir. Cela sera possible si la situation actuelle vient à son terme. Nous croyons que le directeur général du groupe doit maintenant démissionner pour l'intérêt de l'institution», ont écrit les quatre dirigeants d’Ecobank qui ne détaillent pas leurs griefs contre l'actuel directeur général. Ces nouveaux rebondissements interviennent à quelques semaines d’une Assemblée générale extraordinaire (AGE) prévue le 3 mars prochain à Lomé. L'ordre du jour de cette Assemblée portera principalement sur l’adoption de réformes visant à améliorer la gouvernance d'Ecobank et la constitution d’un nouveau conseil d’administration.
Ecobank traverse depuis juillet dernier une crise interne sans précédent. Tout a commencé suite à la publication par le célèbre quotidien britannique Financial Times d’un article révélant la mise en case du président du conseil d'administration de l'époque, Kolapo Lawson, par les autorités financières du Nigeria. La crise s'est aggravée après l'ouverture d'une enquête par la Securities and Exchange Commission du Nigeria (SEC), le gendarme des marchés financiers nigérian, sur des accusations de manipulation des comptes portées par Laurence do Rego, directrice exécutive en charge des Finances, contre Thierry Tanoh. Considérée très proche de Kolapo Lawson, l’ancien président du conseil d'administration, Laurence do Rego a été contrainte de quitter le groupe Ecobank le 8 janvier.
La Securities and Exchange Commission avait rendu public en janvier les conclusions d’une enquête conduite à sa demande par le cabinet international d’audit KPGM sur la gouvernance d’Ecobank. Il en ressort que le management du groupe bancaire souffrait d’une «absence de vision claire et d'une stratégie pour diriger l'institution». L’enquête a aussi pointé un «manque de transparence dans les procédures de recrutement des membres du conseil d'administration et du personnel, qui a favorisé l’apparition de conflits d'intérêts».
Malgré cette crise ouverte, Ecobank continue à afficher de bonnes performances. Son bénéfice avant impôts pour les neuf premiers mois de 2013 a augmenté de 56% par rapport à l'année précédente, tandis que ses actifs ont avoisiné 20 milliards de dollars contre 8,3 milliards en 2008.
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