(Agence Ecofin) - Avec une moyenne de 13,4% du passif libellé en devises étrangères pour la Tunisie, et jusqu'à 5,3% seulement pour le Maroc, les systèmes bancaires tunisiens et marocains sont plus protégés aux risques de variation de change, que leurs pairs en Egypte, a fait savoir Standard & Poor's dans un rapport d'analyse publié le 16 février 2017.
La valeur du dinar tunisien est fixée par le marché depuis 2012. Même si la banque centrale intervient de temps en temps pour limiter la volatilité, cette monnaie subit la baisse des réserves de change, directement liée au repli des revenus du tourisme et des exportations. S&P estime que si ces deux secteurs ne s'améliorent pas, cette monnaie pourrait connaître une nouvelle dévaluation, ce qui réduirait la marge de confort des banques.
Au Maroc, les analystes pensent que le contexte devient de plus en plus favorable pour une libération du dirham. Jusqu'ici, la politique de change est celle d'une parité maitrisée avec un panier de devises constitué à 60% de l'Euro et 40% du dollar américain. Le contexte macroéconomique s'y prête, la position extérieure du Maroc est confortable, et la facilité de crédit de précaution accordée par le FMI apporte plus d'assurance.
La situation bien que sans danger imminent, n'est pas tout aussi sereine en Egypte, autre pays d’Afrique du Nord. Les banques y ont retrouvé une certaine stabilité avec la décision de la banque centrale de laisser flotter la livre égyptienne. Cela s'est traduit par une dépréciation face au dollar américain qui dépasse désormais les 50%. L'inflation a bondit à 23,5%, dans un pays dont la consommation dépend largement des importations. Et au contraire de la Tunisie et du Maroc, le passif des banques libellées en devise y atteint 18,5%.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.