(Agence Ecofin) - Selon l'équipe de recherche d’Ecobank, le secteeur bancaire ghanéen sera bientôt animé par une vague de fusions ou acquisition, après l'annonce par la Banque centrale le 11 septembre 2017 dernier, du nouveau seuil de capital minimum requis pour les banques.
« Alors que cette hausse (de capital minimum des banques ndlr) était attendue depuis trois ans déjà et n'a pas été une surprise. Par contre, les délais de mise en oeuvre eux l'ont été », fait savoir la note d'analyse Ecobank Research. L'équipe s'appuie sur le fait que, lorsqu'en 2008 une décision analogue était intervenue, les banques ont eu un délai de 4 ans pour se conformer.
Dans le contexte actuel, effectivement, la Bank of Ghana a donné jusqu'à la fin décembre 2018 (soit 15 mois) aux banques pour se mettre à jour. Elle défend cette décision par la necessité de renforcer rapidement le système bancaire du pays. Or pour chaque banque, il faudra faire passer son capital minimum de 120 millions de cedis ghanéens (27 millions $) à 400 millions de Cedis (91 millions $).
Pour l'ensemble du secteur bancaire de ce pays, cela représente un peu plus de 2 milliards $ à mobiliser sur la période. Une mission quasiment impossible sur le marché ghanéen des capitaux. Cette difficulté sera encore plus importante pour les banques dont, outre les fonds propres comme le capital social et les reserves, la solvalibilité dépend d'autres types de ressources, notamment obligataires.
Cette catégorie à elle seule doit mobiliser jusqu'à 1,5 milliard $, et ce sont des banques de plus petites envergures. « C'est cette situation qui fonde notre argumentation sur le retour des fusions et acquisitions dans le secteur des banques au Ghana », font savoir les experts d'Ecobank Research.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.