(Agence Ecofin) - A la quête de nouveau modèle d'affaire depuis la mise en redressement d'African Investment Bank Limited (ABIL) qui, comme lui, effectuait des prêts non garantis à ses clients, le groupe Capitec Bank veut désormais générer un maximum de ses revenus, à travers le service de gestion de compte, au profit de sa clientèle et, dans cette perspective, elle projette d’engranger 25% de la clientèle en Afrique du Sud d'ici 2020
Au cours de son dernier exercice s'achevant à la fin du mois de février 2015, la banque a pu gagner 865 000 clients supplémentaires, portant sa base clientèle globale à 6,2 millions de personnes. Dans ce lot, 2,5 millions de clients sont des fonctionnaires et représentent 18,3% des fonctionnaires sud-africains.
Après la chute d'ABIL et la crise du crédit qui s'en est suive en Afrique du sud, les banques locales qui réalisaient le gros de leurs chiffres d'affaires, dans l'octroi des prêts non garantis, ont dû trouver de nouvelles astuces, pour maintenir la rentabilité et rester attractives pour les potentiels investisseurs. Elles se sont ainsi heurtées au défi de pouvoir restaurer la confiance des déposants, tout en poursuivant une politique prudente de prêt à l'économie. Capitec semble réussir sa mutation progressive. Il ressort de ses comptes de résultat de 2012, que l'encours des immobilisations par provisions pour créances douteuses, a considérablement reculé. Entre 2012 et fin 2014, elles avaient progressé de 67% pour se hisser à 10,8% de l'encourt global des crédits octroyés à ses clients. Entre début janvier et fin février, on peut noter une amélioration notable de -6%.
Le groupe bancaire a aussi réduit les délais de remboursement des concours financiers accordés à ses clients. D'une moyenne de 45 mois en février 2014, elle les a ramenés à 42 mois à la fin février 2015. Pour contrer les effets de fuite de clients suite à ces mesures restrictives, Capitec Bank met désormais l'accent sur la qualité de ses services. Il lui faudra cependant trouver une solution effective pour les limiter ses dépenses opérationnelles.
Idriss Linge
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