(Agence Ecofin) - Dans un contexte monétaire tendu et marqué par un manque de liquidités, la majorité des banques cotées sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis se sont tournées vers l'activité de placement, peut-on lire d'une note d'analyse publiée par l'intermédiaire boursier tunisien Macsa. « Le Produit Net Bancaire (PNB) du secteur a enregistré une progression de 6,5% à 2,77 milliards de dinars. Comme en 2014, la hausse a principalement émané des revenus de placement qui ont gagné du terrain dans la structure du PNB à 23,1% au détriment de la marge d’intérêts qui représente désormais 54,5% du PNB (contre 57% en 2014) », note la firme.
Une exception à cette tendance, c’est l'Arab Tunisian Bank qui semble s'être concentrée sur l'activité d'octroi des crédits, cœur de métier des banques. L'établissement financier, a vu ses crédits nets de provisions et agios réservés atteindre 3,4 milliards de dinars contre 3,1 milliards au 31 décembre 2014, soit une augmentation de 9,3%. Cela a conduit à un renforcement du poids de sa marge d’intérêts qui représente désormais 38,7% de son PNB.
Au delà de cette performance globale, la Banque International Arabe de Tunisie reste en tête, avec un produit net bancaire de 531,37 millions de dinars enregistré sur la période de référence, en progression de 8,1% comparé à celui de l'année 2014. Mais surtout, sa performance représente 19,1% du PNB global des banques cotées en Tunisie. La première banque privée du pays n'a pas démenti sa réputation et peut désormais compter sur un réseau de 200 agences.
Macsa pour sa part a son explication de ce leadership. « Il est à rappeler que la BIAT a un avantage concurrentiel bien confirmé avec un coût des ressources faible et des niveaux de commissions des plus élevés sur le marché », a commenté la firme. Un argument qui se confirme au regard des encours des crédits, un segment plutôt dominé par la Banque Nationale Agricole (BNA)
Avec 7 milliards de dinars de prêts accordés à l'économie en 2015, la BNA s'est taillé 14,8% du volume global (47,7 milliards de dinars) des crédits accordées par les banques cotées tunisiennes. Mais cette dernière au contraire des autres banques publiques (Société Tunisienne de Banque et Banque de l'Habitat), n'a pas encore fait l'objet de restructuration. Dès lors, le poids du coût du risque sur son résultat net sera un indicateur à suivre.
Idriss Linge
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