(Agence Ecofin) - Plusieurs groupes bancaires opérant au Kenya veulent tirer davantage profit du Mobile Banking. Equity Bank, la plus importante par sa base de clientèle, a annoncé le lancement des services de prêts hypothécaires ou bénéficiant de garanties réelles (actifs mobiliers), à travers sa plateforme mobile. L'initiative vise à doper le volume des crédits accordés à l'économie.
« Nous voulons digitaliser les prêts accordés aux PME et aux grands groupes, tout le processus sera conduit de manière virtuelle et le client ne sera reçu qu'à la fin pour apporter la garantie indiquée », a fait savoir James Mwangi (photo), le directeur général du groupe bancaire. Equity Bank compte pour cela sur sa plateforme Equitel, qui abrite 2,5 millions de clients.
Kenya Commercial Bank, pour sa part, prévoit aussi d’accroître la part des revenus issus de ses services fintech sur ses différents marchés. Les performances de ce segment sur les résultats du groupe, au cours du troisième trimestre, sont un facteur de motivation. Les demandes de prêts via le mobile ont atteint une moyenne de 80 000 par jour au cours du mois de septembre, et près de 17,5 milliards de shillings (171 millions $) de prêts ont été accordés via cette plateforme. Sur les 9 premiers mois de l'année 2016, il ressort que 73% des transactions de prêts accordés par KCB ont été exécutées via sa plateforme mobile, contre 62% pour la même période en 2015.
Cette bataille que se livrent Kenya Commercial Bank et Equity Bank sur le marché des services financiers via les fintech intervient alors que le secteur bancaire est en train de transformer son modèle d'affaire, avec, comme objectif, de réduire ses coûts d'exploitation et maintenir la hausse des marges d'exploitation.
D’autres banques opérant au Kenya sont dans la même dynamique. Début novembre, la filiale locale du groupe panafricain Ecobank a indiqué que neuf de ses agences seront fermées dès avril 2017. La réduction des charges d'exploitation est aussi en ligne de mire dans ce contexte. Cette vague de projet qui représente une menace sur les emplois, ouvre cependant la voie pour de nouvelles opportunités dans le secteur des fintech.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »