(Agence Ecofin) - Le secteur bancaire, dans son ensemble, continue d'être un investissement rentable pour les investisseurs du Johannesburg Stock Exchange. Malgré une conjoncture marquée par des hauts, mais surtout des bas, les 7 banques cotées sur ce marché financier, et dont la capitalisation boursière globale, au 8 août 2017, était de 1009 milliards de Rands (76,7 milliards $) ont affiché globalement de solides rendements, à l'exception de quelques-unes.
Des banques demeurées globalement rentables sur les trois dernières années, la plus performante d'entre elles est sans conteste, Capitec Bank, la plus importante banque de détail du secteur en Afrique du sud, par le nombre de ses clients. Elle affiche un rendement positif de 29,4%.
Vient ensuite Firstrand, le plus gros groupe bancaire sud-africain et africain, de par la capitalisation boursière (23,18 milliards $), qui affiche un rendement triennal de 25,22%.
RMB Holdings (+17,9%), Standard Bank, première banque africaine sur le volume des actifs, pointe en quatrième place, avec un rendement de 14,9% sur trois ans.
Le top cinq est bouclé par Finbond, qui est aussi la plus petite des capitalisations bancaires sur le JSE.
En revanche, des groupes importants comme Barclays Africa et Nedbank affichent des rendements négatifs respectifs de -2,87% et -10,5%. Mais on notera que toutes ces banques ont connu un regain d'intérêt des investisseurs sur les 30 derniers jours, car toutes affichent une performance boursière positive.
Un cadre macro-économique et socio politique très mitigé
Cette nouvelle embellie survient alors les indicateurs macroéconomiques et socio-politiques demeurent assez préoccupants. Si la balance extérieure demeure largement positive assurant une certaine stabilité extérieure de l'Afrique du sud, cette information cache une double vérité, c'est qu'elle est la combinaison d'une baisse des importations, mais intègre aussi une baisse des exportations, à périodes comparables. Par ailleurs, les conditions de l'emploi ne sont pas positives. Le taux de chômage était 27,7% au terme du mois de juillet, un niveau qui reste un record des 14 dernières années. Les perspectives ne sont pas plus reluisantes. Le secteur minier, un des plus importants en Afrique du sud, prévoit de nouveaux plan sociaux, alors que les entreprises souhaitent réduire leurs charges et optimiser leurs trésoreries, pour rembourser les créanciers. Dans le seul secteur de l'or, on annonce des risque sur près de 21 000 emplois.
Des perspectives plutôt incertaines, malgré la solidité du secteur
Une détérioration continue des emplois pourrait selon certains analystes, faire accroître les risques de créances douteuses directes de la part de petits clients, et indirectes à travers les grands groupes de productions de biens et services de consommation, dont la pression sur les chiffres d'affaires, laisserait peu de marge pour financer leur endettement.
Pour certains observateurs, cette résistance des banques cotées sud-africaines s'explique en partie, par le niveau de maturité du marché des capitaux dans ce pays, qui permet à ces institutions d'être diversifiées. Aussi, l'économie sud-africaine se finance facilement en monnaie locale, et cela donne des marges de flexibilité, sur les coûts financiers notamment. Enfin certaines de ces banques se sont exportées à l'international, où les environnements sont différents.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »