(Agence Ecofin) - La valeur des banques cotées sur le Johannesburg Stock Exchange, le marché financier sud-africain, a continué de baisser tout au long de cette semaine, après la dégradation par Standard & Poor's, du profil émetteur de l'Afrique du sud aussi bien sur le plan interne qu'international.
Les experts estiment que cette évolution est cohérente, puisque, les banques étant au cœur du système financier, tout élément de conjoncture économique impacte sur leurs perspectives de revenus. L'autre explication qui est aussi donnée, est que la hausse que subit le Rand (monnaie sud-africaine) et les taux d'intérêts associés aux obligations du gouvernement, vont respectivement accentuer l'inflation et la hausse des charges de remboursement des crédits chez leurs clients.
Ces deux situations constituent historiquement les ingrédients les plus courants d'une hausse des créances douteuses, impliquant une dégradation des coûts du risque et une baisse prévisible des marges de rentabilité. Malgré ce scénario négatif, plusieurs des banques concernées sont montées au créneau pour rassurer les investisseurs.
Chez Barclays Africa, tout comme chez Nedbank, on assure disposer de suffisamment de capitaux pour faire face à tout risque éventuel, précisant que leurs niveaux d’exposition aux passifs extérieurs demeurent relativement moins importants.
Toutefois, l'indice qui regroupe les sociétés financières sur le JSE a de nouveau chuté mais beaucoup plus faiblement. Certains analystes sud-africains expliquent cela, par le fait que le marché semble confiant, de ce que le départ du respecté Pravin Gordhan et l'arrivée d'un inconnu du monde de la finance, doublé d'une dégradation de la note souveraine, sont moins graves que la crise financière de 2008.
Aussi, on a pu noter, que les pertes des investissements en capital sur les produits financiers (actifs bancaires et obligations d'Etat) sont compensées par un regain d'intérêt sur les titres des sociétés en double cotation. Ces entreprises constituent près de la moitié des valeurs cotées sur le marché financier sud-africain, lui permettant d’afficher une solide résilience, dans le contexte actuel d’incertitude et de volatilité.
Ces titres qui sont adossés sur des sociétés dont l'essentiel des revenus provient des activités à l'international, attirent des investisseurs souhaitant se positionner pour tirer profit d'un Rand en dépréciation. Une situation qui induit très souvent plus de revenus et moins de charges en monnaie sud-africaine et donc un bénéfice net par action supérieur.
La résilience du JSE est aussi portée par les sociétés minières notamment aurifères, qui continuent d'attirer, en raison de la fonction de refuge de leur principale production qu'est l'or. Il en est aussi de certaines sociétés minières, pour lesquelles un repli du Rand induit une réduction de leurs charges financières locales.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »