(Agence Ecofin) - La holding d’investissement Atlas Mara Co-Nvest Ltd, fondée fin 2013 par Bob Diamond, l'ex-patron de Barclays, Arnold Ekpe (photo), ex-CEO du groupe Ecobank, et le milliardaire d’origine ougandaise Ashish Thakkar, va arranger une émission obligataire de 150 millions d'euros pour le compte du Zimbabwe, a annoncé le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa.«Ils m’ont promis d’arranger une émission obligataire de 150 millions d'euros. Je suis certain que les chances de lever ce montant sont très élevées», a déclaré Chinamasa lors d'une conférence de presse tenue le 2 avril.
Atlas Mara avait annoncé, le 31 mars, l’acquisition d’une part majoritaire de BancABC, un groupe bancaire présent dans cinq pays d'Afrique australe dont le Zimbabwe.
Le directeur général de BancABC, Douglas Munatsi, a estimé que l’emprunt obligataire qui sera émis par le Zimbabwe rencontrerait une forte demande. «L’appétit pour cet emprunt sera très fort», a-t-il lancé. «Cette première émission obligataire en euro devrait attirer l’attention des investisseurs à la recherche de titres de dette à haut rendement», a pronostiqué Michael Grobler, un gestionnaire de portefeuille spécialisé dans l’activité titre à revenu fixe (fixed income) chez Atlantic Asset Management Ltd.
Atlas Mara Co-Nvest Ltd avait annoncé en décembre 2013 avoir déjà levé 325 millions de dollars via une introduction en Bourse à Londres en vue de créer un important acteur des services financiers en Afrique.
Bob Diamond a indiqué, le 2 avril à Harare, que sa holding compte désormais se servir de BancABC comme «tremplin pour procéder à d’autres acquisitions en Afrique».«Il y a beaucoup de choses innovantes que nous pouvons faire en Afrique et qui ne sont pas nécessairement considérées comme des innovations sur dans d'autres marchés» a-t-il également fait savoir.
«Il s’agit, entre autres, d’apporter des plateformes sophistiquées pour stimuler les marchés des capitaux. Une plateforme de titrisation est, à titre d’exemple, nécessaire pour avoir des marchés de capitaux dynamiques et des investisseurs institutionnels plus impliqués sur le marché de la dette», a-t-il détaillé.
Le gouvernement du président Mugabe tente de réanimer la reprise de l'économie zimbabwéenne qui a chuté de 40 % entre 2000 et 2008 dans le sillage des saisies par le gouvernement de terres appartenant aux fermiers blancs. Conformément au plan d’indigénisation lancé par le président Robert Mugabe il s’agit de redistribuer aux populations noires les richesses détenues par les Blancs en vue de corriger les injustices héritées de la colonisation.
Le Zimbabwe avait abandonné en 2009 le dollar zimbabwéen en raison d’une hyper-inflation qui s’était chiffrée en millions de pourcents.Le gouvernement avait alors introduit le dollar américain comme monnaie officielle, réussissant à juguler partiellement la crise et à stopper franchement l’inflation.
Harare s’efforce actuellement de lever des fonds pour payer les fonctionnaires et entretenir des infrastructures en état de délabrement avancé.
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