(Agence Ecofin) - Pour son exercice 2016 qui a pris fin à la fin du mois février 2016, Capitec Bank, une des banques les plus importantes en Afrique du Sud a accru de 33% ses provisions pour créances douteuses, et a renforcé ses critères d’octroi de crédit. L'encours de ces provisions atteint désormais 5,1 milliards de rands soit 12,5% du volume global des prêts, contre seulement 10,6% pour la même période en 2015.
La banque a expliqué ce choix managérial par le besoin de se protéger des éventuels stress que pourraient subir ses clients, du fait de l'environnement économique qui continue de se dégrader. L’Afrique du sud est en effet en proie à des défis monétaires, énergétiques, mais aussi des problèmes de production agricole et une crise qui anime l'administration Zuma depuis le dernier trimestre 2015, et sape la confiance des investisseurs
Dans les faits, les arriérés d'intérêts dus par les clients sur leurs emprunts se sont accrus à un rythme plus important que les prévisions de la banque, en raison des retards dans le paiement des salaires, même au sein de certaines grandes entreprises notamment du secteur minier. « Nous ne sommes pas inquiets pour le moment, mais la grande question est celle de savoir jusqu'où on arrivera avec la situation actuelle », a commenté André du Plessis, le directeur financier de Capitec Bank.
Capitec Bank a beaucoup progressé ces dernières années, avec une stratégie mixte incluant une bonne rémunération des dépôts et des charges d'intérêts plus compétitives sur les prêts octroyés, couplée d'une politique de restructuration de la dette quand le besoin se fait sentir. Mais le modèle semble faire son chemin et la banque qui, à l'origine, ciblait les personnes à faibles revenus, compte de plus en plus de personnes de la classe moyenne, son prochain objectif de clientèle.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.