(Agence Ecofin) - Le groupe bancaire sud-africain African Bank Investment Limited (ABIL), qui, au début août 2014, a été mis sous redressement judiciaire, a fait savoir mardi 3 mars 2015, qu'il faudrait encore attendre pour la publication des résultats annuels de son exercice 2014, s'achevant au 30 septembre 2014. En décembre ses administrateurs s'étaient déjà excusés, promettant ces résultats pour le premier trimestre 2015.
« Nous sommes désolés, mais certains aspect relatifs à la comptabilité de la banque nécessitent encore une attention particulière », peut-on lire dans un communiqué publié par ABIL sur la plateforme d'information du Johannesburg Stock Exchange où son titre bien que suspendu de négociations, est encore coté.
En attendant, la restructuration de la banque se poursuit avec pour objectif principal, mettre en place une « bonne banque ». Les administrateurs continuent de stabiliser les octrois de crédit dont l'enveloppe mensuelle moyenne oscille désormais entre 550 millions et 750 millions de rands (63,5 millions $). Un volume qui reste encore en deçà des niveaux cibles fixés pour la mise en place d'une « bonne banque » durable.
Mais après la crise des créances douteuses que la banque a traversée, et compte tenu de ce qu'elle fonctionne aujourd'hui avec l'argent des contribuables sud-africains et des injections de liquidités apportées par des banques privées, la prudence est de mise. Une autre avancée de la restructuration est le niveau de recouvrement des créances, qui, entre août 2014 et janvier 2015, a oscillé autour de 2 à 2,5 milliards de rands.
A côté de la restructuration de ses offres de service, African Bank explore aussi des possibilités d'une restructuration de ses effectifs, afin de réduire ses coûts opérationnels. Ainsi, près de 50 postes de travail non syndiqués, pourront faire l'objet de redéploiement ou de suppression, ont fait savoir les administrateurs provisoires de la banque.
Rappelons que plusieurs fonds d’investissements sont en attente des résultats financiers mais aussi du bilan de la restructuration. En effet, dans son modèle économique, African Bank collectait l’argent, non pas des épargnants, mais à travers des émissions d’obligations souscrites par des investisseurs, pour la plupart institutionnels, comme des fonds de placement dont les valeurs nettes d’inventaire ont subi le contrecoup de la faillite d’Abil.
Idriss Linge
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