(Agence Ecofin) - Durant le premier semestre 2016, l'encours des créances douteuses au sein des banques commerciales nigérianes, a augmenté de 6,4 %. Le rapport de stabilité financière publié par la banque centrale, indique que le volume global de ces créances douteuses au 30 juin, était de 1680 milliards de nairas (5,52 milliards $).
Cela représente une hausse de 158% en l'espace de six mois à compter de fin décembre 2015 (649,63 milliards de nairas). Par ailleurs, la banque centrale du Nigéria fait observer que 30,9% de ces créances douteuses n'ont pas pu être provisionnées, contre seulement 5,9% à la fin 2015.
« L'inflation qui a prévalu et la libéralisation des taux de change, qui s'est traduite par une forte dévaluation du naira sur le dollar, ont contribué à la dégradation de la qualité des actifs de ces banques », explique l'analyse, ajoutant que cette situation a conduit à une hausse des charges d'intérêts, réduisant la capacité des banques à prêter à l'économie.
La situation n'occasionne cependant pas les mêmes effets pour toutes les catégories de banques. Des tests de résistance aux chocs, réalisés avec une hausse des créances douteuses de 200%, font ressortir que les grandes banques seront plus solides, avec un ratio des fonds propres attendu à 12,5%, au-dessus des 10% minimum requis par la régulation bancaire nigériane.
Pour le secteur bancaire pris globalement, pour les banques moyennes et pour les petits groupes bancaires, il ressort à l'issue de ces test, une situation de ratio de fonds propres à 8,01%, 2,51% et -83,32% respectivement. La situation reste à suivre. Les chiffres de l'emploi récemment publiés par l'institut des statistiques du Nigéria font ressortir que le chômage a reculé au terme du troisième trimestre 2016 grâce à la création de nouveaux emplois.
Par ailleurs, les prix du pétrole ont continué de progresser sur le marché mondial et se positionnent aujourd'hui en hausse de près de 50%, comparés à ce qu'ils étaient au début de l'année 2016. Mais certains experts estiment que le gouvernement devrait prendre les devants et qu’à défaut d’injection de liquidités rendues difficiles dans le contexte actuel, il pourrait accorder des incitations fiscales au secteur bancaire.
Rappelons que les principaux secteurs bénéficiaires des crédits accordées à l’économie continuent d’être, d’une part, celui du pétrole qui procure au pays l’essentiel de ses réserves de change et une certaine stabilité sur les prix des produits avals (carburant, gasoil, gaz) et, d’autre part, le Gouvernement qui a besoin de ressources pour financer son déficit budgétaire.
Idriss Linge
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