(Agence Ecofin) - Le Fonds monétaire international (FMI) a averti, dans un rapport publié le 31 mars, que les banques «too big to fail» (trop grande pour faire faillite) continuent à bénéficier de subventions publiques massives dans toutes les régions du globe et se trouvent, de ce fait, avantagées par rapport aux établissements de moindre taille.
Intitulé «Rapport sur la stabilité financière dans le monde», l’étude du FMI révèle que les aides implicites des banques systémiques représentaient entre 15 et 70 milliards de dollars outre-Atlantique, entre 20 et 110 milliards en Grande-Bretagne et jusqu'à 300 milliards de dollars en zone euro.
Cumulées, ces aides implicites atteignaient près de 600 milliards de dollars en 2012 à travers le globe, selon la fourchette haute des estimations du Fonds. Ces montants correspondent aux avantages que les géants bancaires tirent de la protection implicite des pouvoirs publics qui ne peuvent se permettre de les voir faire faillite, au risque de menacer la stabilité de l’ensemble du système financier international.
«Depuis la crise financière mondiale, des réformes ont réduit mais pas éliminé les garanties implicites des gouvernements dont bénéficient les banques too big to fail», souligne le FMI.
Selon les auteurs du rapport, les aides publiques aux banques présentant un risque systémique faussent les règles de la concurrence. Grâce à ce statut d’établissements privilégiés, les plus grandes banques internationales continuent à attirer plus facilement les investisseurs que des petits établissements.
Ces géants bancaires peuvent ainsi emprunter «à moindre coût» et moins rémunérer leurs déposants, leurs créanciers étant assurés qu’ils ne présentent pas de risque de non-paiement de leurs dettes. «Les attentes d’un soutien des autorités réduisent la propension des créanciers à surveiller le comportement des grandes banques, encourageant du coup des prises de risques et de l’endettement excessif», affirme le rapport.
Le FMI appelle donc les gouvernements à renforcer leurs réformes pour réduire la probabilité des difficultés financières. « On citera notamment le renforcement des fonds propres réglementaires des banques d'importance systémique ou l'imposition d'une contribution de stabilité financière calculée à partir de la taille des engagements bancaires. Des progrès s'imposent également dans la supervision et la résolution des établissements financiers transfrontaliers», suggère l’institution de Bretton Woods.
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