(Agence Ecofin) - 5 milliards de rands (environ 442 millions $), c'est le montant que s'est engagé à débourser la Public Investment Corporation (PIC), le plus grand fonds de pension d'Afrique qui gère les retraites des fonctionnaires sud-africains, dans le cadre du sauvetage récemment mis en place par la Banque centrale de ce pays au profit d'African Bank Limited, a fait savoir mardi 30 septembre 2014, Nhlanhla Nene, le ministre sud-africain des Finances, lors d'une séance de questions orales au Parlement. Cet engagement de la PIC intervient alors que le fonds de pension a déjà perdu 4 milliards de rands dans cette opération désastreuse.
Cette dernière, qui se présentait comme le leader des prêts non sécurisés, a vu récemment sa valeur boursière dégringoler, faisant craindre un risque systémique par certains experts, après qu'elle ait annoncé de grosses perspectives de pertes pour l'année 2014 en cours. Dans les faits, les créances douteuses d'African Bank ont atteint près de 17 milliards de rands (1,5 milliard $), sans qu'elle ne soit en mesure de les provisionner.
L'initiative de la PIC continue de diviser les analystes. Certains ont sorti les calculettes et rappelle que la South African Reserve Bank s'est déjà engagée à racheter pour 7 milliards de créances douteuses. Au total, avec les pertes de la PIC, le contribuable a déjà payé pour près de 16 milliards de rands, alors que les vrais bénéficiaires de ce business jugé irrationnel sont sortis de l'affaire.
D'autres analystes continuent de croire que l'intervention publique dans cette affaire a été une chose positive. Ils font remarquer que si cela n'avait pas été fait, les agences de notations seraient intervenues et on aurait eu des conséquences autrement plus importantes. De plus, a expliqué le ministre des finances, l'exposition de la PIC aux difficultés d'African Bank est assez marginale (0,5% de ses investissement). Elle pourra, selon lui, récupérer l'argent injecté, sur les bénéfices générés par la "bonne Banque" issue de la défunt African Bank, assainie et recapitalisée. Finalement, seuls les épargnants sud africains auront payé la casse.
Idriss Linge
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