(Agence Ecofin) - Selon les conclusions de l'enquête de prévisions macroéconomiques réalisée au Togo pour le compte de l'exercice 2014, le secteur bancaire a contribué plus faiblement aux investissements privés dans le pays. Ainsi, malgré une nette amélioration des indicateurs de production, le document relève que la majorité des petites entreprises font encore face à des contraintes financières.
« Le financement bancaire est faible et cette faiblesse est un frein au développement des entreprises privées au Togo (…) Les résultats ont montré qu’en 2014, les dépenses d’investissement sont financées à 51,9% sur fonds propres tandis que la contribution au financement des investissements des banques installées sur le territoire national ne représente que 38,8% », a fait savoir Badawasso Gnaro, le secrétaire général du ministère togolais des finances.
L'information peut transparaitre comme un paradoxe lorsqu'on sait que le pays abrite le siège du groupe bancaire panafricain le plus présent sur le continent africain (Ecobank Transnational Incorporated), et un autre groupe financier très présent en Afrique de l'ouest (Oragroup). D'un autre côté, le ratio entre le volume des dépôts dans les banques et le Produit Intérieur Brut ressort à 38,5%, un taux supérieur à la moyenne fixée par l'Union Monétaire Ouest Africaine (25%).
L'environnement reste toutefois très peu concurrentiel et trois banques sur les 11 présentes dans le pays, se partagent le marché des services bancaires. Même si les taux bancaires moyens convergent avec ceux de l’UEMOA, ils sont encore très élevés et partent d'un minimum de 11% à un maximum de 15%.
Le soutien des banques à l'économie togolaise devrait cependant s'améliorer en 2015. Selon les statistiques monétaires de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, les crédits accordées à l'économie par les banques ont connu une évolution moyenne de 10% au cours des six premiers mois de l’année. Autre point positif les taux débiteurs des crédits bancaires ont reculé de 5,9% au cours du deuxième trimestre 2015, comparés à ceux de la même période au cours de l'année précédente. L’État continue toutefois de représenter le principal emprunteur, une situation peu optimale pour la stabilité financière.
Idriss linge
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