Algérie : « nous sommes tous étrangers dans notre pays », déclare le directeur de la chaîne KBC TV

(Agence Ecofin) - En Algérie, le directeur de la chaîne KBC TV, Mehdi Benaïssa, a répondu au Premier ministre qui vient d’annoncer la fermeture des chaînes de télévision évoluant dans l’illégalité.

Abdelmalek Sellal (photo) avait, en effet, expliqué que la règlementation ne permet pas de créer des chaînes privées de droit algérien. Toutes celles qui diffusent dans le pays sont des sociétés de droit étranger. Sur la soixantaine de chaînes recensées, seules 5 sont agréées, les autres bénéficiant de la tolérance.

« En Algérie, nous sommes tous sous la forme offshore. Nous sommes tous étrangers dans notre pays et nous demandons à être légalisés (…) Nous ne sommes pas des hors-la-loi », se plaint le patron de KBC TV, Mehdi Benaïssa. Il explique la gymnastique à laquelle une chaîne de télévision privée doit se plier pour exister en Algérie : « pour lancer une chaîne de télévision privée, il faut d’abord créer une boîte de production ou un département audiovisuel. Les programmes produits sont ensuite envoyés par Internet à l’étranger et sont diffusés par une société de prestation de service satellite. La nôtre se trouve à Londres ».

Selon Mehdi Benaïssa, le ministère de la Communication ne se presse pas pour accréditer les chaînes qui en font la demande. Il affirme qu’un dossier a d’ailleurs été déposé pour le compte de la société de production Word Vision qui édite la chaîne KBC TV. Aucune suite n’a été donnée jusqu’ici. En dépit de ces tracasseries, Mehdi Benaïssa se dit prêt à déposer un nouveau dossier d’accréditation. Il se demande pourquoi seules quelques chaînes Tv ont été accréditées alors que les autres attendent. Pour lui, les agréments sont délivrés dans « l’opacité », car personne n’a jamais vu ce document.

Mehdi Benaïssa est d’accord avec le Premier ministre pour la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire qui mettra fin à l’anarchie dans le secteur audiovisuel algérien. « Partons sur de nouvelles bases, qu’ils publient le cahier des charges, qu’ils mettent en place l’autorité et qu’on se présente tous pour exposer nos projets publiquement », plaide le patron de KBC TV.

Assongmo Necdem

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