(Agence Ecofin) - En Egypte, 8 femmes journalistes sont suspendues de passage à l’antenne sur la télévision publique (Egyptian Radio and Television Union-ERTU). Les médias locaux égyptiens rapportent qu’il est reproché aux 8 présentatrices d’avoir pris du poids. Elles ont un mois pour en perdre et ne pourront reprendre le travail normalement qu’après avoir repris « une apparence normale », selon leur employeur. Toutefois, ces employées continueront de percevoir leur salaire.
Cette décision est attribuée à Mme Safaa Hegazy, ancienne présentatrice du journal, nommée en avril 2016, à la tête du groupe audiovisuel public (ERTU). Elle a promis de réformer l’audiovisuel public qui est de plus en plus perçu comme démodé. L’objectif de Mme Hegazy est de rivaliser avec les chaînes de télévision internationales reçues en Egypte.
Pourtant, la suspension des présentatrices est diversement appréciée. L’une des victimes de la mesure, Khadija Khattab (photo), a déclaré qu’il s’agit d’une situation « humiliante et scandaleuse ». La journaliste estime qu’elle n’est pas grosse et demande au public de la juger sur ses dernières apparitions à l’antenne. Une autre victime de la mesure indique que sa famille est bouleversée. Pour elle, l’affaire aurait pu être gérée en interne à l’ERTU.
C’est une violation de la constitution et une violence faite à la femme, pense le Women's Centre for Guidance and Legal Awareness. Cette organisation demande l’annulation de la suspension. « Juger quelqu’un sur la base de son poids corporel n’est pas objectif », s’indigne Eman Beibers, présidente d’une association féministe au Caire.
Par contre, la journaliste Fatma al-Sharawi apprécie le courage de la patronne de la télévision publique pour la décision de suspension. Pour Fatma al-Sharawi, cette politique doit être appliquée à toutes les chaînes de télévision. Dans tous les cas, l’ERTU a prévenue qu’elle ne reviendra pas sur sa décision.
Assongmo Necdem
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