(Agence Ecofin) - Il existe aujourd’hui en Afrique du sud un large public pour les affaires judiciaires retransmises à la télé. Un indicateur majeur de ce constat, c’est l’affaire Oscar Pistorius (photo) du nom de cet athlète accusé d’avoir assassiné sa petite amie. Le procès diffusé en direct par des chaînes de télévision a tenu en haleine l’ensemble du pays. Le magazine online bizcommunity.com fait cette observation, mais regrette que la publicité tarde encore à gagner ces espaces qui deviennent parfois des prime time.
« Il est tout à fait compréhensible que les annonceurs aient choisi de rester à l'écart sur ce nouveau terrain de jeu inconnu dans le court terme. Ils ont toujours eu peur du caractère controversé des affaires judiciaires, malgré l'intérêt du public et les forts taux d’audience », explique Ilsa Grabe, directrice des médias chez Carat SA, agence de conseil média. Mais elle prévient que les choses doivent changer. Les affaires au tribunal ont gagné leur place à la télé. C’est une réalité en Afrique du sud. Il est temps que les stratèges en communication se demandent comment ils vont conseiller leurs clients.
Ilsa Grabe dit que lors du procès Pistorius, une grande partie du public a découvert pour la première le fonctionnement du système judiciaire, souvent avec fascination. Cela a créé un appétit pour cette marque de téléréalité, qui donne aux téléspectateurs une expérience plus authentique, moins artificielle et scénarisée comme les programmes de téléréalité classique. La professionnelle prédit déjà un succès au procès de Shrien Dewani poursuivi pour l'assassinat de sa femme Anni Hindocha.
Les statistiques fournies par iProspect, partenaire numérique de Carat SA, montre que, même si la taille de l'auditoire était importante pendant le procès Pistorius, les annonceurs ne se sont pas bousculés. Seuls six annonceurs ont été enregistrés, avec une dépense de 4,3 millions de rands. « Normal, car le caractère sensible des affaires judiciaires continue d’effrayer les annonceurs ».
Ilsa Grabe estime que cet espace est à normaliser. Dès lors, les marques doivent se poser les questions de leur capacité à toucher les publics, de l’approche à adopter ou encore de la valeur ajoutée. « Chaque marque aura à examiner avec soin si l'environnement est celui qui convient à ses valeurs, sachant qu’on ne peut pas contrôler ou prévoir la réaction des téléspectateurs à la publicité dans ces nouveaux espaces sensibles », conclut Ilsa Grabe.
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