(Agence Ecofin) - Illogique. C’est l’adjectif qu’a employé la banque centrale du Zimbabwe pour qualifier les 207 millions $ investis par le pays sur les six premiers mois de 2016 dans les abonnements à la télévision par satellite. En effet, l’institution a annoncé que le pays a injecté plus d’argent dans ces abonnements que dans l’importation de matières premières nécessaires à la fabrication d’huile de cuisson.
Les institutions financières se sont servies des devises dont elles disposaient hors du pays pour régler ces abonnements. Les sommes injectées en font le second poste de dépenses en devises extérieures le plus important derrière les dépenses en carburant. «L’usage de devises étrangères de cette façon n’est pas viable. Les banques devraient appliquer de la rationalité et de la discipline dans l’allocation de devises aux différents besoins de notre économie», a déclaré l’institution dont les propos ont été repris par Bloomberg.
Cette situation, expliquent les autorités, minent les efforts actuellement menés pour enrayer la pénurie de devises que connait le pays. Le Zimbabwe affronte sa pire crise économique depuis 2008, alors que le manque de devises empêche les entreprises de payer leurs fournisseurs étrangers et leurs employés.
L’économie, qui a connu une récession de 0,3% l’an dernier, devrait encore se contracter de 2,5% cette année, selon le FMI. En 2016, les rentrées de devises étrangères ont reculé de 14% pour se maintenir à 5,4 milliards $. Ce mouvement baissier a été imprimé par les recettes d’exportation qui, avec 2,96 milliards $, ont baissé de 13%, et les envois de fonds de migrants qui étaient de 1,57 milliard $ (-18%).
Aaron Akinocho
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