(Agence Ecofin) - La Rd Congo a changé sa réglementation en matière d’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision par les personnes physiques et morales. L’arrêté signé le 12 novembre par le ministre de le Communication et des Médias, Lambert Mende (photo), s’adressent aux médias étrangers pour l’essentiel.
En clair, les chaînes de radio et les chaînes de télévision étrangères ne peuvent plus diffuser en Rd Congo sans passer par une société de droits congolais. Les stations de radiodiffusion sonore étrangères non installées en Rd Congo peuvent diffuser des émissions et programmes par intermittence dans le cadre d’un partenariat avec une chaîne de radiodiffusion du pays. Par ailleurs, pour opérer de manière continue sur le territoire de la Rd Congo, les médias étrangers doivent passer par une société de droits congolais dans laquelle les actionnaires majoritaires sont des Congolais.
Le ministre Lambert Mende a tenu à repréciser le texte : « Pour ceux qui veulent opérer en continu, c’est-à-dire, faire des émissions permanentes 24 heures sur 24, pour ceux qui veulent des émissions par intermittence, ils devront le faire avec des établissements audiovisuels congolais, signer des contrats de partenariat avec des entreprises audiovisuelles congolaises. C’est une mesure de réciprocité parce que la plupart des pays étrangers exigent ça. Et donc, ce contrat de partenariat doit être approuvé par le ministère ayant l’information dans ses attributions.»
Les médias étrangers opérant en Rd Congo ont jusqu’au 12 décembre prochain pour se conformer à la réglementation. Face aux critiques, Lambert Mende explique qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle réglementation, mais d’une simple application de la loi 96-002 du 22 juin 1996 sur les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en Rd Congo.
Toujours est-il qu’il y a un contexte à la volonté subite du gouvernement de mettre en application une loi que tout le monde a ignorée depuis au moins 20 ans. Le pays traverse une crise politique liée à la prochaine élection présidentielle, avec les exigences de l’opposition qui demande le départ du pouvoir du président Joseph Kabila.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé, le 5 novembre dernier, de couper le signal de Radio France International (Etat français) et de radio Okapi (appartenant à l’Onu). Ces 2 médias sont accusés de véhiculer les revendications de l’opposition. Jusqu’à ce jour, RFI est toujours coupée. Le ministre a dit qu’il fallait « revisiter l’accord » avec la société France médias monde, avant que la fréquence de RFI ne soit rétablie. Lambert Mende accuse la radio de « manipuler l’opinion en véhiculant systématiquement de fausses informations sur la Rd Congo ».
Assongmo Necdem
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