(Agence Ecofin) - Cela sonne comme un désaveu du ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de la communication, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, de celui des Médias, Lambert Mende et même du Premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Une lettre signée par Gustave Beya Siku, le directeur de cabinet du président de la République, datant du 9 septembre 2014, demande de ne « pas accéder » à la demande des deux ministres portant « suspension » de la société de télédistribution StarTimes Media.
L’instruction venue de la Présidence est adressée à l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc) à qui les deux ministres avaient demandé de suspendre StarTimes. En effet, c’est à la suite de leur demande que le signal de l’opérateur chinois avait été coupé le 8 septembre dernier. Ce même jour, s’était tenu une réunion de crise entre le Premier ministre et les ministres Mende et Kin-Kiey Mulumba. La décision contre StarTimes avait été entérinée, ainsi que le choix de soumettre le dossier à la Cour suprême.
Dans sa lettre, le directeur de cabinet du président Joseph Kabila explique qu’après analyse du dossier contre StarTimes, « il ressort que l'Arptc sera mal venue de prendre quelque décision de suspension à l'endroit de la société StarTimes, tant il est établi que celle-ci n'est titulaire d'aucun droit ». Gustave Beya Siku écrit également : « Par ailleurs, l'avis consultatif de la Cour suprême de justice ne présente, en l'occurrence, aucun intérêt par rapport au statut de l'Arptc ».
Le ministre des Postes et Télécommunications a toujours revendiqué son droit de regard sur l’implantation de StarTimes en Rd Congo, insistant sur le fait que le dossier de l’opérateur chinois n’a jamais reçu son avis. Tryphon Kin-Kiey Mulumba avait annoncé le retrait de la licence d’exploitation de StarTimes, expliquant que cet opérateur fonctionne dans « la clandestinité totale ». Le ministre affirmait que « l’entreprise chinoise cannibalisait des fréquences qui ne lui appartenait pas et sans payer aucun franc à l’Etat ».
En réponse, le groupe StarTimes, qui est présent dans d’autres pays africains, a toujours rejeté ces accusations, préférant s’en remettre à l’Arptc qui dépend directement de la présidence de la République et non du ministère des Postes et Télécommunications.
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