(Agence Ecofin) - En Tunisie, les radios associatives vont désormais bénéficier d’une subvention dans le cadre d’un programme de soutien initié par la Haute autorité indépendance de la communication audiovisuelle (Haica).
L’organe de régulation a publié un communiqué de presse indiquant qu’il a signé une convention avec la France pour un appui au programme, à hauteur de 20 000 euros, soit exactement 44 000 dinars tunisiens. Ladite convention a été signée ce 30 septembre 2015 par le président de la Haica, Nouri Lajmi, et l’ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette. A côté de l’appui financier français, la Haica a elle-même prévu de débloquer 50 000 dinars (soit un peu plus de 42 700 euros) pour ce programme en faveur des radios associatives en Tunisie. L’objectif est de leur permettre d’améliorer la qualité et le volume des programmes d’information de proximité, de perfectionner la formation du personnel et d’employer des jeunes journalistes professionnels. La Haica informe les radios associatives que dès janvier 2016, elles pourront postuler à la subvention sur la base des critères qui seront préalablement définis.
La Haica, qui reste dans ses missions, veut convaincre les pouvoirs publics tunisiens d’accorder une subvention à la dizaine de radios associatives qui existent déjà en Tunisie. Il s’agit de médias de proximité bien particuliers, car ils sont à but non lucratif et n’ont rien à voir avec les radios commerciales ou celles publiques. Les radios associatives ou communautaires sont thématiques et se focalisent notamment sur un centre d'intérêt clair dans le domaine social, culturel, économique, éducatif ou autre. Elles sont encrées dans leur territoire d’implantation et prône le modèle social, économique et culturel de la région. « Par exemple, il n’est pas du ressort d’une radio associative de diffuser le genre musical dominant, mais une musique spécifique à la région d’où elle diffuse et à sa propre thématique : celle du terroir ou celle underground. Car il s’agit de médias qui prônent l’audience citoyenne, loin de tout but commercial et lucratif basé sur l’audimat », expliquait Hichem Snoussi (photo), membre de la Haica.
C’était en janvier dernier, au lendemain de l’octroi de licences à de nouvelles radios associatives. Ces médias sont détenus par des associations qui ne peuvent les financer à plus de 30% par des recettes publicitaires. D’où la nécessité que les radios mais aussi les futures télévisions associatives soient financées par l’Etat, avait expliqué Hichem Snoussi. Il rappelait que c’est par le biais de ces médias particuliers que la Tunisie réussit progressivement à réduire le déséquilibre médiatique entre les régions, car « auparavant 90% des médias audiovisuels étaient implantés dans 15% du territoire tunisien seulement, soit à Tunis, Nabeul et Sousse ».
Au moment où la Haica reçoit de plus en plus de demandes pour l’ouverture des radios et télévisions associatives, l’instance de régulation voudrait garantir à ce type de média un modèle économique viable et, surtout, lui donner l’importance qu’il a en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada, pense Hichem Snoussi.
Assongmo Necdem
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.