(Agence Ecofin) - L’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) a estimé, dans un rapport publié le 29 juillet, que le secteur des assurances dans les trois pays du Maghreb central (Maroc, Tunisie, Algérie) a de bonnes perspectives de croissance à long terme. «Nous estimons que la croissance des primes d'assurance sera supérieure à la croissance du PIB en général dans les trois marchés. Un taux de pénétration encore faible, ainsi que les efforts des gouvernements permettront cette croissance», note l’agence dans son rapport.
S&P estime que plusieurs facteurs qui alimentent l'expansion potentielle au cours des cinq prochaines années. Il s’agit en premier lieu du développement des infrastructures et de l'immobilier. En Algérie, les grands projets d’infrastructures programmés par le gouvernement devraient ainsi être à l’origine d’une croissance du marché de l’assurance située entre 10 et 20% par an durant les trois prochaines années.
Les autres facteurs qui contribueront à la croissance du secteur des assurances au Maghreb sont la demande croissante de la classe moyenne en produits épargne, santé et retraite ainsi que les efforts des gouvernements pour développer le secteur et généraliser les lignes obligatoires. Dans ce cadre, le gouvernement marocain prévoit d’introduire la couverture des risques liés aux catastrophes naturelles. En Tunisie, les autorités ont relevé récemment les exigences en capital minimum pour les sociétés d’assurances et adopté un cadre règlementaire relatif à l’assurance takaful.
S&P rappelle, dans son rapport, que les caractéristiques de marché et les dynamiques concurrentielles diffèrent entre le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Le taux de pénétration de l’assurance est ainsi de 0,6% en Algérie, 3,1% au Maroc et 1,8% en Tunisie. Toutefois, dans ces trois marchés, l’assurance automobile restera une ligne d’activité prédominante. Ceci devrait être soutenu par le nombre croissant de nouvelles immatriculations.
L’agence de notation précise, d’autre part, que la forte croissance du secteur devrait permettre d’améliorer la diversification du secteur dans un marché qui reste relativement concentré aux mains de quelques acteurs clés. Elle estime, cependant, que les incertitudes économiques et politiques endogènes et exogènes comme la faiblesse de la reprise dans la zone euro, principal partenaire économique des pays du Maghreb, et les risques de troubles politiques, notamment en Tunisie, pourraient freiner la croissance à court terme.
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