(Agence Ecofin) - La réforme de la réassurance entreprise par le gouvernement en Namibie ne trouve pas l'adhésion de tous les acteurs du secteur. Le ministère des finances de ce pays a entrepris, depuis le début de l'année, la mise en application d'une réforme qui consiste à reverser une partie des primes perçues dans le cadre des services d'assurance, à la Namibia National Reinsurance Corporation (NamibRe).
Cette dernière institution devra utiliser cette ressource pour renforcer le secteur et financer l'extension de la couverture des risques dans le pays. A cet effet, le ministère des finances avait demandé aux acteurs du secteur de donner leurs avis sur cette législation plusieurs fois contestée. Selon la filiale locale de l'assureur sud-africain PPS, reverser un quota déterminé de prime en réassurance ne cadre pas avec ses processus en interne.
Elle indique, par exemple, déterminer le niveau de souscription à des services de réassurance, en fonction de sa propre base de calcul de risque. Prosperity Life indique pour sa part, qu'elle est une entreprise namibienne et que l'essentiel de ses primes et revenus sont réinvestis en Namibie, et dès lors cela ne fait aucun sens qu'on lui exige de reverser une partie de sa réassurance à NamibRe au motif de conserver l'épargne dans le pays.
Le groupe d'assureurs représentés par la franchise LLoyds, a aussi commenté cette réforme, en indiquant que déjà le gros des primes qu'ils perçoivent ne l’est pas sur des clients namibiens, même si les activités bénéficiant de la couverture se déroulent en Namibie. De ce point de vue, Lloyds estime qu'il ne prélève pas sur l'épargne locale.
Rappelons que, dans plusieurs pays, les régulateurs essayent de capter au maximum l'épargne générée par les services d'assurance. En Tanzanie, il y a une obligation de cession à la réassurance de 10% des primes perçues. Plus récemment dans les pays de la zone couverte par la Conférence InterAfricaine du Marché des Assurances (CIMA), une nouvelle régulation restreint le volume de primes pouvant être cédées à des réassureurs hors zone.
Idriss Linge
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