(Agence Ecofin) - Dans son bilan annuel englobant 163 pays, le cabinet Aon, numéro un mondial du courtage d’assurance, a amélioré les notes de risque de six pays, dont le Ghana et l’Ouganda, et dégradé celles de seize pays parmi lesquels figurent les fameux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Le Ghana, Haïti, le Laos, les Philippines, le Suriname et l’Ouganda ont vu leurs notes améliorées. A l’inverse, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Erythrée, la Jordanie, Kiribati, la Moldavie, la Micronésie, les Samoa, le Swaziland, le Tonga, le Tuvalu, l’Ukraine et le Vanuatu ont vu leurs notes dégradées.
Selon Aon, les BRICS, qui ont été déstabilisés par un ralentissement de leur croissance et des sorties de capitaux affaiblissant leur monnaie, s’avèrent être une destination plus risquée pour les entrepreneurs. Les risques liés à la violence politique, aux ingérences gouvernementales, aux incertitudes juridiques et réglementaires, aux perturbations dans l’approvisionnement ou aux défauts de paiement, se sont accrus dans les cinq grands pays émergents.
Les BRICS ont enregistré une détérioration de leur situation dans la plupart des neuf critères suivis par Aon. «On enregistre une augmentation du nombre de sinistres, faillites, incidents de paiements en Chine, Brésil et Russie», souligne Céline Vavon, directrice des risques crédit et politiques chez Aon France.
Mais ces cinq pays ne sont pas logés à la même enseigne en matière de risque. Alors que la Russie et la Chine sont classées «risque moyen supérieur», le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud sont classés «risque moyen».
La Turquie, un autre pays émergent, figure, encore dans la catégorie des pays peu risqués. L’Extrême-Orient, avec les «bons élèves» que sont les Philippines ou l’Indonésie, fait partie, comme l’Europe et l’Amérique du Nord, des régions tranquilles de la planète.
Treize pays, dont six nations africaines, figurent dans la catégorie «risque très élevé» : Tchad, Soudan, Ethiopie, RD Congo, Zimbabwe, Guinée-Bissau, Iran, Afghanistan, Irak, Syrie, Corée du Nord, Venezuela et Ukraine.
Aon constate que deux pays seulement, l’Ethiopie et le Tchad, parmi les treize plus risqués de la planète, figuraient déjà dans cette catégorie en 2012, ce qui illustre, à la hausse ou à la baisse, la rapidité avec laquelle les situations peuvent évoluer. « Les risques évoluent très vite, c’est pourquoi il convient de ne pas se focaliser sur un seul critère, le risque politique par exemple, mais de tous les suivre», souligne Céline Vavon. «Les pays historiquement risqués le sont beaucoup moins, et des pays relativement peu inquiétants il y a un an, figurent parmi les nouveaux entrants», ajoute-t-elle.
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »