(Agence Ecofin) - Les administrateurs de la compagnie d’assurance Chanas, leader au Cameroun avec environ 25% des parts de marché, vont se retrouver le 13 septembre 2013 à Douala, dans le cadre d’une session du conseil d’administration qui s’annonce houleuse, a appris l’agence Ecofin de bonnes sources. Les administrateurs du leader camerounais de l’assurance, apprend-on, vont à nouveau tenter de faire accepter à la PDG, Jacqueline Cassalegno, l’implémentation de certaines résolutions prises par le conseil d’administration, mais que celle-ci se refuse à appliquer.
Il s’agit, indiquent nos sources, de la suppression du poste de PDG (injonction de la Cima, le régulateur du secteur des assurances) et du départ de Mme Cassalegno, aujourd’hui âgée de 86 ans, ainsi que l’annulation du contrat de l’actuel secrétaire général de Chanas Assurances, Martin Abéga, ancien secrétaire exécutif du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), recruté chez Chanas il y a un peu plus d’un an. Cette indifférence de la PDG devant les résolutions prises par le conseil d’administration, avait déjà poussé deux personnalités (André Siaka, Dg des Brasseries du Cameroun et Adolphe Moudiki, Dg de la Snh) de cette instance à claquer la porte lors de la dernière session.
Le 13 septembre prochain, apprend-on, les administrateurs de Chanas Assurances devraient également procéder à la nomination des deux directeurs généraux adjoints, déjà agréés par la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima), des agréments entérinés le 22 août 2013 par le ministre des Finances, tutelle des sociétés d’assurance au Cameroun. Ces deux DGA ont pour noms Henri Ewele, un Camerounais qui est en charge des opérations techniques et de la réassurance, et Dominique Pheulpin, de nationalité française, en charge de l’administration et des finances.
Cette nomination de DGA à Chanas Assurances est une injonction de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) de la Cima. Exigence formulée lors d’une réunion de la CRCA tenue du 23 au 27 avril 2012 à Lomé, au Togo. Réunion au cours de laquelle le conseil d’administration de Chanas, dans son ensemble, s’était vu infliger un avertissement. Motif : insuffisances observées dans la gestion administrative, technique, comptable et financière de l’entreprise. En outre, la CRCA de la Cima avait rejeté un plan de refinancement présenté par Chanas, dont les besoins étaient alors estimés à plus de 6 milliards de francs Cfa à l’époque.
Au terme d’une assemblée générale tenue le 26 juillet 2013 à Douala, la capitale économique du Cameroun qui abrite également le siège de cette compagnie d’assurance, les actionnaires ont procédé à une augmentation du capital social, qui est passé de 2,3 milliards à 4,6 milliards de francs Cfa, à la faveur d’un doublement de la mise de chaque actionnaire.
A côté du bras de fer actuel avec son conseil d’administration, Mme Cassalegno livre depuis 2001, une bataille judiciaire avec ses anciens associés que sont Denis Gillot et Louis Laugier.
Une action intentée en justice par ces derniers en 2001, avait conduit le Tribunal de première instance de Douala, à nommer Me Bisseck Eyobo, notaire, comme administrateur séquestre de l’entreprise. Une décision que Mme Cassalegno, qui tient toujours les rênes de la compagnie, a pu faire rapporter en 2009, et a toujours qualifié « d’imposture ».
BRM
Lire aussi
18-02-2013 - Chanas Assurances veut augmenter son capital social
18-04-2012 - Du rififi au sein de la compagnie Chanas assurances
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.