(Agence Ecofin) - Les sociétés d'assurances cotées sur le Nairobi Securities Exchange ont affiché pour l'exercice 2016 une progression moyenne de 3,4% de leur bénéfice global par action. Cette performance se présente comme une amélioration, lorsqu'on la compare au déclin de 39,1% de moyenne concédé en 2015.
Ce tableau global cache cependant certaines disparités. La meilleure performance revient à British American (Britam) qui est partie d'une perte nette en 2015, à un résultat net par action positif en 2016. La plus importante progression a été réalisé par la filiale kényane de l'assureur sud-africain Sanlam dont le bénéfice par action a bondi de 157,9% d'une année à l'autre. CIC réalise la pire des performances avec une baisse de 83,3% sur cet indicateur.
Globalement, l'amélioration des marges nettes dans le secteur des assurances tient davantage du changement des règles comptables d'évaluation du passif à long terme pour les primes de longues durées. Depuis 2016, la base de calcul est l'ensemble des primes d'assurance perçues, et non plus les primes nettes, c'est à dire celles prenant en compte le règlement des sinistres.
Les assureurs ont aussi obtenu de bons points dans la lutte contre la fraude à l'assurance. Ce qui leur a permis de réduire les ratios de perte, qui passent d'une moyenne de 65% en 2015, à 61,5% en 2016. Autre point, les sociétés d'assurances cotées sur le marché financier kényan, ont amélioré la rentabilité moyenne sur leurs actifs. Elle passe de 12,38% en 2015, à 13,81% au 31 décembre 2016.
Derrières ces évolutions positives, se cachent cependant des objectifs combinés d'efficience et de volume de marché à atteindre. Les assureurs ont beaucoup dépensé pour parvenir à une meilleure inclusion de leurs produits au sein des populations. Le taux de pénétration au Kenya demeure à 3% contre une moyenne africaine de 3,5%.
Pour les sociétés d'assurance cotées, cela s'est traduit en 2016, par un niveau de ratio de dépenses d'exploitation de 56,3%, soit le niveau le plus élevé depuis 2010 et la troisième année de hausse consécutive. L'autre défi à venir est l'obligation faite par le régulateur local d'augmenter le capital social des entreprises qui couvrent des gros risques.
Les analystes kényans estiment que, dans un tel contexte, la possibilité de voir se multiplier des fusions acquisitions sur le marché des assurances est assez forte. Rappelons cependant que, si les six sociétés d'assurance cotées au Kenya contrôlent 54% environ de l'actif global du secteur, le gros des primes est encore collecté par des acteurs qui ne sont pas présents en bourse.
Idriss Linge
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