(Agence Ecofin) - Au Maroc, plusieurs caricaturistes exposent leurs œuvres à l’Institut français de Rabat depuis le 12 avril 2017. L’exposition baptisée « Imagine avec moi », est consacrée au dessin de presse. Elle est parrainée par le dessinateur français Plantu (photo) qui, depuis 45 ans, dessine pour le quotidien français « Le Monde ». Il est le fondateur de l’Association «Cartooning for peace » qui regroupe des caricaturistes à travers le monde.
Savoir jouer avec les lignes rouges. Telle est l’une des idées phares de l’exposition de Rabat. Au Maroc, les lignes rouges, ce sont la monarchie, la religion et l’intégrité territoriale, explique le caricaturiste Rik, de son vrai nom Tarik Bouidar. Il dessine pour le quotidien marocain « L’Economiste». « On connaît les interdits de notre pays. Avec le temps et l'expérience, on sait ce qui peut passer et ce qui ne le peut pas.», déclare l’artiste. Pourtant, reconnait Rik, les lignes rouges sont la source des malheurs de plusieurs dessinateurs de presse au Maroc : amendes, interdictions et même emprisonnements.
A la censure s’est ajoutée l’autocensure, regrette le caricaturiste italien Curzio, présent à Rabat avec l’association « Cartooning for peace ». « La censure par l’Etat a laissé place à l’autocensure et à la censure au sein des rédactions. Les dessinateurs se sont policés, les journaux font appel à des caricaturistes qu’ils sous-paient pour faire des blagues.», affirme-t-il. Curzio s’indigne de ce que les dessins les plus osés ne trouvent pas preneurs et finissent sur les réseaux sociaux.
Malgré tout, Plantu continue de marteler : « J’aime les dessins dérangeants».
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