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Le fils d'un ancien premier ministre gabonais détenu aux USA pour des faits de corruption dans le secteur minier africain

  • Date de création: 18 août 2016 15:38

(Agence Ecofin) - Samuel Mebiame, 43 ans, et fils de Leon Mebiame, ancien premier ministre du Gabon de 1975 à 1990, a été arrêté et inculpé mardi 16 août par la juridiction de Brooklyn, pour des faits de violation de la loi américaine contre la corruption à l'étranger. Il aurait agi au profit d'une joint-venture, constituée d'un fonds spéculatif américain et de fonds d'investissement ciblant l’Afrique

La plainte ne donne pas d'indication sur le fonds d'investissement américain concerné, mais précise que ce dernier était entrée en joint-venture avec deux fonds africains en janvier 2008. Une précision qui permet de rattacher l'affaire à Och Ziff Capital Management Group, qui le 29 janvier 2008, avait annoncé la signature d'un accord de partenariat avec Palladino Holdings, un véhicule d'investissement fondé par le sud-africain Walter Henig, pour l'acquisition des actifs dans le secteur des ressources naturelles en Afrique

D'un autre côté, Och Ziff Group dans la publication de ses résultats pour le compte du second trimestre 2016, a indiqué avoir effectué une provision de 413,3 millions $, pour la réalisation d'un éventuel arrangement avec la justice américaine et le régulateur des marchés financiers (Securities & Exchange Commission), relativement à des des situations de corruption impliquant une de ses filiales.

Selon les termes de la plainte, Samuel Mebiame agissant pour ses complices, a effectué des paiement en argent liquide et en véhicules neufs à des autorités nigériennes ainsi que leurs épouses, il a offert des services de location de jets privés à des responsables guinéens, et payé pour les frais de shopping et de voyage, d'un conseiller du président Tchadien Idriss Deby.

Pour ces services rendus, M. Mebiame aurait reçu des paiements d'un montant de 3,2 millions $. L'affaire aurait tournée au vinaigre, lorsqu'il y a eu un désaccord sur ses titres de participation dans une des entreprises minière détenues par la joint-venture. Il a alors menacé d'exposer les manœuvres effectuées par cette dernière, pour acquérir les ressources en Afrique.

La question de la corruption dans le secteur des ressources naturelles en Afrique n'est pas nouvelle. De nombreuses zones d'opacité existent dans la manière dont sont attribués et gérés les contrats miniers et ou pétroliers. Il en résulte que bien des pays richement dotés de ces ressources naturelles, comptent aussi les taux de pauvreté et de gap en infrastructures les plus élevés.

Idriss Linge

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