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Nigéria: d’anciens haut dirigeants suspectés de corruption dans l’affaire OPL 245

  • Date de création: 11 janvier 2017 07:32

(Agence Ecofin) - L’ex-Président nigérian, Goodluck Jonathan (photo) et l’ancien ministre du pétrole, Diezani Alison-Madueke, sont suspectés par des avocats italiens d’être mêlés à une affaire de corruption portant sur un contrat d’un montant de 1,3 milliards $ auquel sont associés Shell et Eni.

Les deux ex-responsables nigérians auraient perçu un pot de vin de 466 millions de dollars dans l’affaire. Selon le Daily Nation, des poursuites sont désormais engagées contre 11 personnes et entités dont Eni et Shell. Les documents relatifs à ces poursuites ne font toutefois pas mention de M. Jonathan et de M. Diezani. Ces derniers auraient néanmoins joué un rôle important dans la procédure frauduleuse qui a permis à Eni et à Shell d’acquérir le bloc offshore OPL 245 au Nigéria pour 1,3 milliard de dollars.

Les diverses accusations suggèrent que le directeur exécutif d’Eni, Claudio Descalzi, son prédécesseur et d’anciens membres des services spéciaux britanniques auraient personnellement rencontré le Président Jonathan concernant le contrat controversé.

Par ailleurs, les avocats affirment que les dirigeants d’Eni et de Shell ont collaboré avec Dan Etete, ancien ministre du pétrole, sous le régime Abacha, de 1995 à 1998. Ce dernier contrôlait en effet le bloc, à travers Malabu Oil, une compagnie qui lui appartenait en secret. Il est indiqué que suite aux négociations effectuées à Milan et à Abuja, le bloc fut acquis par les deux géants pétroliers. « La transaction a eu lieu sans appels d’offres compétitifs et les compagnies n’ont payé aucune taxe, » affirment les conseils. Ceux-ci ont également souligné que 801,5 millions $ avaient été plus tard transférés vers les comptes de l’entreprise de M. Etete. De ce montant, 466 millions ont été versés à divers responsables du gouvernement dont l’ancien président Goodluck et Alison-Madueke.   

L’Eni et Royal Dutch Shell ont nié en bloc les accusations avancées par les avocats. « Nous avons pris connaissance de l’enquête et espérons pouvoir convaincre le procureur de la République qu’il n’y a aucun argument légal justifiant que Shell soit poursuivi. Cette affaire est hautement sérieuse pour nous et nous coopérons avec les autorités pour la régler dans les délais les plus brefs », révèle un mail de Shell.

Outre les charges retenues contre les concernés par les juristes italiens, l’Agence Nationale contre la Corruption et la Commission des Crimes Financiers et Economiques (EFCC) a également fait état d’accusations contre de nombreux responsables dans le cadre de la même affaire.

Anita Fatunji

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