(Agence Ecofin) - Le Conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI), a approuvé vendredi 3 avril 2015, le décaissement pour une période de 3 ans au profit du Ghana, d'un volume de droit de tirage spécial (DTS) de 624,5 millions, soit environ 918 millions $, afin de soutenir le plan de réformes économiques à moyen terme du gouvernement.
« Le programme vise à rétablir la viabilité de la dette et la stabilité macroéconomique afin de favoriser le retour d'une croissance forte et la création d'emplois, tout en garantissant les dépenses sociales » peut-on lire dans le communiqué qui annonce l'information, et qui précise que la décision du Conseil d'administration permettra un décaissement immédiat de 83,025 millions de DTS (environ US $ 114,8 millions).
Le 4 août 2014, le ministre ghanéen des Finances, Seth Terkper, a annoncé que son pays a demandé l'aide du FMI pour freiner la dépréciation de sa monnaie, le cedi, et rétablir la confiance des investisseurs dans son économie en difficultés. Le 24 octobre 2014, le gouvernement annonçait que le pays recevra une aide de 800 millions de l'institution de Bretton Woods.
Selon le cabinet d'études économiques Capital Economics, le déficit budgétaire du pays, considéré comme une des démocraties les plus stables en Afrique, s'était creusé à ce moment-là pour atteindre 10% du Produit intérieur brut (PIB) à la suite d'une augmentation des subventions et des dépenses liées au secteur public notamment. L'aide du FMI devrait donc servir à redonner du poids au cedi, la monnaie nationale
S’exprimant en marge du sommet Etats-Unis-Afrique, tenu en août 2014, le président ghanéen, John Mahama avait également indiqué que son pays avait besoin d'assistance pour mener à bien des ajustements structurels afin de parvenir à équilibrer son budget en quelques années.
Un défi qui n'est pas des moindres car, comme dans plusieurs d'Afrique au sud du Sahara, les ressources extérieures du Ghana dépendent fortement des matières premières, notamment la vente du cacao et de certains produits miniers comme l'or ou encore le pétrole, dont les cours ont baissé sur le marché international.
A contrario, le gouvernement doit assumer des dépenses d'investissement gourmandes en devises étrangères, et nécessaire pour répondre aux besoins sociaux des populations et soutenir le niveau de croissance du pays
Idriss Linge
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